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Joseph

Extrait de : « Fant de Loup. »
Avec l’aimable autorisation de Liliane Lucet-Ponzio.


Ce n’est pas bien d’appeler un animal du nom de quelqu’un que l’on connait, il parait ….
En plus, c’est pas correct.
Ca te ferait plaisir, si les Delpech appelaient leur cochon Lili ?
Ca dépend…
Ca dépend de quoi ?
De comment il est le cochon.
Et comment veux-tu que soit un cochon ? A part gras, rose et sale.
Des fois il est petit.
Jamais pour bien longtemps.
Ca dépend … S’il mange pas sa bacade, il restera petit.
C’est ça. En attendant, vous allez me faire le plaisir, ta sœur et toi, d’appeler le renard, autrement que Joseph.
C’est dommage.

Et puis d’abord, le renardeau joseph, ressemble à Joseph, le prisonnier de guerre, que la chance nous a pas donné.
Il est le prisonnier de guerre, de la Jeanne et du René Cassan.
Mais toutes ses soirées, c’est chez nous, qu’il les passe.
Il nous prend sur ses genoux, ensemble, pour qu’il n’y ait pas de jalouses.
Comme il a deux genoux, ça tombe bien.
Joseph, on l’aime plus que tout ce qui est sur terre. A part notre pépé, bien sûr, et des fois nos parents…quand ils nous laissent faire ce que l’on veut.
Le renard Joseph est de la même couleur, que le prisonnier de guerre allemand Joseph.
Et comme au départ, on était loin d’imaginer, de quoi pouvait être capable, ce si joli petit renardeau, on lui a donné le plus beau nom qui soit sur terre, à notre connaissance.
Alors pour avoir la paix, on l’a appelé Nardeau, ou encore Petit Jo.
Mais sitôt les parents éloignés, il recouvrait son identité première.

Après le massacre de la basse-cour, souvenez-vous, libéré par Nicole, ma sœur ainé qui a le diable dans la peau, Joseph le renardeau a mis en charpie, poussins et cannetons, aussi on l’a débaptisé, séance tenante, il est devenu, Hans le renard.
Hans, étant un autre prisonnier de guerre, d’une ferme de Saint-Pardoux. Il nous faisait peur, peut-être parce qu’il avait peur lui-même. Je crois qu’il n était pas très bien traité.
Quand il nous rencontrait, il sortait un coureau de sa poche, et nous disait que quand il avait faim, il mangeait un petit Françouss.
Après la tuerie, j’ai soupçonné Hans le renard, d’être le fils du Renard en chef, celui à qui je pourrais bien servir de repas, aux dires de Baptiste.
Ce changement d’identité, ne posa aucun problème à notre jeune renard, car ayant, et bien lui en a pris, prit la fuite, après son forfait, nous le revîmes jamais.


La nouvelle se répandit à la vitesse de l’éclair.
L’image ne peut pas être plus juste, car nous en fûmes foudroyés.
Joseph nous quittait.
Il rentrait chez lui.
Qu’allions nous faire de nos soirées…
Heureusement, Fanfan venait de naître.
Joseph est parti un matin…
Il ne savait plus où mettre tous les gâteaux, que tous lui apportaient.
Je le revois, en larmes, nous disant qu’on se reverrait peut-être plus jamais.
C’est beau quelqu’un qui ne fait pas de promesses.
La vie avait du lui apprendre à ne jamais tricher.
A moins que Joseph ait eu des leçons à donner à la vie .
Plus tard, il a envoyé une carte.
C’est tout.
Il faudrait demander à Pradel de nous le retrouver…
Il s’appelait Joseph. C’était le prisonnier de guerre de la Jeanne et du René Cassan.
Ca devrait suffire pour commencer.
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